Bien nombreux sont ceux à la Réunion qui portent ce nom.
Inhabitée au XVeme siècle, la Réunion voit arriver ses premiers habitants aux cours de plusieurs vagues de migrants. L'un deux serait-il l'ancêtre commun des Payet vivant sur l'île ? Celui qui trônerait tout en haut de l'arbre généalogique ?
La dynastie des Payet, la branche du charpentier de marine.
Le premier Payet, à savoir Antoine Payet, avait la tête tellement dure qu’on l’a affectueusement baptisé “La roche”. D’ailleurs, à l’état civil, on avait enregistré son identité ainsi, Antoine Payet dit “La roche”. En fait, ce dernier aurait été le descendant d’un certain Louis Payen, installé sur l’île Bourbon au début du XVIIIe siècle qui comptait à l’époque à peine quelques centaines d’habitants.
Petite histoire du pleupement du l'ile au travers des Payet.
Antoine Payet, un rude gaillard, charpentier de marine avait débarqué dans l’île paradisiaque exactement le 19 novembre 1674 sur l’un des deux vaisseaux hollandais qui ramenaient des Indes les restes de l’escadre de Perse commandée par le sulfureux amiral Blanquet de la Haye. Un officier supérieur dont la réputation et le caractère houleux étaient connus de toutes les mers du Sud. Pourtant, l’amiral avait encaissé de sévères défaites face aux Hollandais et aux Anglais qui s’étaient alliés pour récupérer le marché économique que représentait la route des Indes. Après avoir passé plusieurs années en Inde, Blanquet de la Haye avait perdu toute sa flotte, l’une des plus imposantes de l’époque. Cependant, pour rendre hommage à la combativité de l’amiral français, les hollandais et les Anglais avaient confié aux deux vaisseaux, Le Veles et Le Ramequin, les restes de l’expédition de Blanquet de la Haye pour les ramener en France sur le sol du roi Louis XV. C’est donc au cours de cette mission, lors d’un ravitaillement dans la baie de Saint-Paul, qu’Antoine Payet décida d’y rester. Sans doute avait-il trouvé là l’île tant rêvée des hommes. Mais Antoine y avait trouvé plus que le paradis, car il rencontra également l’amour, celui d’une belle malgache au nom de Louise Siarane. Celle-ci était veuve d’un autre créole dont le nom est aussi répandu que les Payet, à savoir un certain Grondin. Ce qui fait que depuis l’origine, les Payet et les Grondin étaient finalement demi frères. De cette union, naquit un fils, Germain. Son père Antoine mort en 1710 vécut jusqu’à 70 ans, ce qui était relativement rare pour cette époque où la vie quotidienne était très dure et souvent menacée par de fréquentes épidémies. Le 1er avril 1718, un terrible cyclone s’abat sur l’île. La petite communauté de Saint-Paul est sévèrement touchée. En effet, la rivière des Galets sort de son lit et recouvre sous des amas de sable et de graviers toutes les habitations situées au Piton et à la Pointe. De quoi traumatiser plusieurs familles dont les Payet, Mussard, Fontaine et autres Cadet qui décident alors de fuir la côte Ouest. Face à un tel désarroi, Desforges Boucher, adjoint du gouverneur Beauvoillier du Couchant, leur accorde alors de nouvelles concessions dans le Sud. A l’époque, cette partie de l’île, pratiquement inexplorée et protégée, était couverte de belles forêts de bois de couleur qui abritaient une faune exceptionnelle, composée notamment des tortues aujourd’hui disparues. C’est d’ailleurs pour cela que les habitants appelaient cette région du Sud “Le pays des vivres”. Germain Payet, lui, obtient une concession à Saint-Joseph pour produire du café. Un produit alors très prisé à la cour de Versailles et dans les salons feutrés de la bourgeoisie française de l’époque. Le Parti de la tortue, mouvement des lazaristes Mais l’installation de ces nouveaux pionniers ne se fait pas sans heurt. En effet, malgré la détermination du gouverneur Beauvoillier du Couchant, le Sud est à l’époque très convoité par le “Parti de la tortue”, un mouvement soutenu par des curés lazaristes qui régit en maître sur cette partie de l’île en faisant déguerpir tous ceux qui souhaitent aborder ces belles terres sans leur autorisation. Le Parti de la tortue tente pendant de longues années de protéger cette richesse naturelle et surtout les tortues, mais en vain. Chargé par la Compagnie des Indes orientales d’introduire à l’île Bourbon la culture du café, Desforges Boucher autorise néanmoins la chasse à la tortue et invite de plus en plus de familles à s’établir dans le Sud, et pour donner l’exemple et démontrer aux responsables du Parti de la tortue qu’il est le maître des lieux, Desforges Boucher s’attribue la plus belle concession du Sud, celle du Gol. Survient alors la ruée vers le Sud, des forêts tombent sous les haches pour que les propriétaires se créent de grands domaines caféiers. La population blanche passe de 580 habitants en 1735 à 2 538 en 1744 et à 3 762 quatorze ans plus tard. C’est au cours de cette période que Germain Payet disparaît subitement d’une épidémie de vérole. Son fils Antoine puis ses petits fils, Philippe et Antoine Siméon, héritent le 26 décembre 1727 de la succession qui comprend deux cent quatre-vingts gaulettes, à savoir du battant des lames jusqu’au sommet des montagnes le long de la rivière des Remparts. Au total, ce sont quatre cent trente gaulettes qui ont été attribuées aux familles Payet, Jean-Baptiste Besnard, François Lelièvre, et aux frères Joseph et Henry Mussard. Les terres sont, dit-on, tellement inhospitalières du côté de Saint-Joseph, que certaines familles, à qui on a offert des parcelles, renoncent à s’y installer en revenant vers une côte Ouest plus accueillante. Les Payet font partie des plus téméraires. Ils ont su s’imposer face une nature extrêmement difficile à vivre. Après tout, n’ont-ils pas dans leurs veines le sang d’un certain “La Roche” ?